Uber sera-t-il un jour rentable? La société de taxis alternatifs a perdu 26 milliards de dollars depuis 2014

Les pertes cumulées du service de taxi alternatif Uber entre 2014 et aujourd’hui s’élèvent à 25,5 milliards de dollars. C’est ce que révèle une analyse de MoneyTransfers. Malgré cette tendance à la perte, l’année 2021 offre une lueur d’espoir pour un retournement de situation : la société a subi une perte de 400 millions de dollars l’année dernière, soit la plus petite perte en huit ans. Cela représente aussi une réduction d’environ 95% par rapport à la perte de 8,5 milliards de dollars en 2019.

Il y a aussi une exception à ce qui semble être la règle chez Uber. En 2018, l’entreprise a même réalisé un bénéfice d’un milliard de dollars. Mais un an plus tard, elle a dû essuyer des pertes supplémentaires de 8,5 milliards de dollars, ce qui en a immédiatement fait le pire résultat de son histoire.

Réservations : +462%, et la base de clients a été multipliée par 12

Selon Jonathan Merry de MoneyTransfers, ces pertes sont principalement dues à la stratégie de prix agressive d’Uber pour gagner des parts de marché. Cette stratégie l’a amenée à offrir des courses à des prix bien inférieurs à ceux de ses concurrents, tout en supportant d’énormes coûts de marketing. En outre, la société a également dépensé beaucoup d’argent pour subventionner les conducteurs, ce qui a augmenté sa part de marché mais a réduit ses recettes tarifaires nettes.

Ironiquement, les autres indicateurs clés d’Uber ne sont pas malsains. Par exemple, les réservations brutes sont passées de 16 milliards de dollars en 2016 à 90 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation de 462%. Aussi, depuis 2015, Uber a multiplié par douze sa base de clients. Le nombre de trajets est passé de 3,79 milliards en 2017 à 6,3 milliards aujourd’hui. En conséquence, les revenus de l’entreprise n’ont cessé de croître et elle espère mettre fin à sa série de pertes prochainement.

L’expansion tumultueuse d’Uber

Mais l’expansion d’Uber se heurte aussi à des vents contraires. Tout d’abord, il y a la concurrence féroce avec d’autres services de taxi alternatifs tels que Didi et Lyft. Ensuite, il y a les obstacles réglementaires auxquels l’entreprise est confrontée un peu partout dans le monde.

La plupart de ces questions se posent aux États-Unis, où les chauffeurs de taxi et leurs syndicats luttent pour de meilleures conditions de travail. Mais les plus grands coups lui ont été portés en Europe, où l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni rendent des jugements en faveur des chauffeurs. Uber n’a jamais été vraiment le bienvenu en Belgique non plus.

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